Wednesday, April 4, 2012

Allo médicament! Ou es tu ?!



On est ici, on est là, on est partout…on est disponibles de 8h30 à 16h30 et parfois on ouvre nos centres de santé avant l’heure fixée mais on se sent pétrifiés à la vue d’un patient qui arrive ! Cela ne veut pas dire qu’on a de la flemme à bosser,à soigner…bref à prodiguer un acte en rapport avec le bien être d’un patient mais ce qui nous lacère c’est de se trouver intimidés devant la rupture très fréquente des médicaments,du matériel fongible…etc etc.

Et si par bonheur arrive le grand jour ou on se souvient de nous expédier « la pharmacie », on ne pourrait que la qualifier de très dérisoire et d’insignifiante par rapport aux demandes d’une population qui excède les 5 mille.

Au rural, chaque professionnel de santé qui y avait travaillé ou qui y travaille encore  sait très bien que les patients ne connaissent  que ce seul « ange soignant » qui devrait assurer la disponibilité de tous les médicaments sinon il serait calomnié et jugé peut être d’agent paresseux et inefficace!

Si on voudrait savoir mon avis concernant ceci, je dirais que je défends les dires des patients devant cette catastrophe offre de médicaments du moment que je maîtrise leur niveau social et économique, toutefois il ne faut pas que je nie que durant mes deux années à la commune ou je travaille je n’ai jamais été accusée du doigt à cause de cette rupture et je garde toujours une très bonne relation avec mes patients même si je déchiffre à travers leur mine qu’ils essaient de masquer leur tristesse par un miniscule sourire et puis une autre chose est claire : Un fonctionnaire à la ville trouverait du mal à acheter du Doliprane à la pharmacie ou encore pire de l’Augmentin alors comment serait le cas pour un démuni venant du rural, qui n’a pas le strict nécessaire et qui croupisse dans une misère abjecte ?

Personne  n’espère vouloir être à ma place ni avoir mes oreilles qui écoutent souvent un souffle caillouteux d’un vieil asthmatique alors que la formation sanitaire qui est censée être son secours est vide d’un broncho-dilatateur!

Si la situation reste comme elle l’est (et ça serait vraiment une ineptie si ça stagne ainsi!!), on aura une fuite maximale des patients vers « peut être » des herboristes, itinéraire moins compliqué et prescription moins chère que celle qu’on achète à la pharmacie et cela influencera négativement  les objectifs d’une formation sanitaire.

C’est l’offre de soins (+ le bon accueil assurément) et de médicaments qui est le passeport indispensable pour être apprécié par un patient…Il vient chez nous pour qu’on lui donne (IEC, médicaments, soins…) et non pas pour qu’on lui prescrive une amende médicamenteuse


H@n@ne

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